En
formation d’Educateur de Jeunes Enfants et passionnée par l’univers de l’éveil et
du développement des tout-petits, j’ai souhaité en découvrir d’avantage sur la
pratique de la pédagogie Montessori. Accueillie pour une durée de 8 mois dans
le cadre exceptionnellement spacieux et verdoyant du « Verger
d’Elisa », voici quelques constatations qui
me sont apparues clairement, auprès de la « communauté
enfantine » :
La
première différence remarquable avec d’autres structures d’accueil de jeunes
enfants est une ambiance particulièrement calme, ce qui est plutôt inhabituel
lorsque l’on côtoie des enfants âgés de 2 ou 3 ans. Si celle-ci est bénéfique
pour la concentration et l’ordre de la classe, elle l’est également pour la
sérénité des enfants qui, pour beaucoup, découvrent les joies de la vie en
collectivité, en limitant ses inconvénients. Je comprends rapidement que ce
calme est le résultat d’une pédagogie aux multiples facettes qui mène les
professionnelles, entre autre, à être garantes de quelques règles simples comme
celle-ci: lorsqu’un enfant « travaille », les autres ne doivent le
déranger d’aucune manière (bruits excessifs, interventions sur le travail d’un
autre enfant, bousculade…). Cela suggère également que les professionnelles
doivent se limiter à de rares interventions, ce qui peut être surprenant au
premier abord. Les professionnelles m’expliquent que l’un de leur rôle, dans de ce cadre, est de mettre
l’enfant en relation avec le matériel, un autre étant d’assurer l’ordre qui
entoure l’enfant. L’ordre, point essentiel de la pédagogie, fait
référence dans ce contexte à l’aménagement de l’espace, à la clarté, la logique
et l’invariabilité de la disposition des plateaux et de l’agencement du
matériel sur ces derniers.
Ensuite,
c’est la grande indépendance et la spontanéité dans l’activité des enfants qui ont
retenu mon attention. Sur ce point, je constate qu’en plus de l’approche spécifique
des professionnelles, le matériel élaboré par Maria Montessori permet de
proposer aux enfants d’opérer des choix dans une large gamme de propositions et
d’affirmer plus généralement, mais aussi plus spécifiquement, leur capacité. En
effet, la pédagogie s’appuie sur un matériel riche, diversifié et régulièrement
renouvelé, qui est évolutif et adapté en fonction de chaque stade et de chaque
« période sensible » de l’enfant, comme la nomme la pédagogue. Il
accompagne donc l’enfant et répond à sa volonté de découvrir et de maitriser
les éléments de son environnement.
Allant
de découverte en découverte, je discerne peu à peu les contours de cette
pédagogie et le rôle spécifique des professionnelles, qui est ici « d’aider
à faire seul », comme le stipule la ligne directrice de cette approche. Cette
pédagogie apporte une réflexion sur notre vision de l’enfant et de sa place
dans le monde qui l’entoure, quand encore traditionnellement c’est au schéma
punitions/récompenses qu’on a plus l’habitude d’être confronté. Il s’agit ici
plutôt de suivre les besoins de l’enfant, pour l’aider à libérer son potentiel.
C’est une vision globale de l’Homme et de sa projection dans l’avenir. Si la
pensée montessorienne ne se résume pas à la pratique et à la connaissance de
son matériel et s’acquiert avec l’expérience et le temps, les effets salutaires
apportés par ce cadre, eux, ne cessent de me surprendre…
Tiffany
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