mardi 18 août 2015

la méthode Montessori peut-elle inciter les enfants à ne pas fumer?

Voici les mots de Jean Marc Dupuis:


"Aujourd'hui donc, les autorités ont retourné leur veste et ne ménagent ni leurs efforts, ni les budgets publics pour faire des campagnes antitabac, des écoles jusqu'aux maisons de retraite. 

Le résultat est nul : 
En France, la proportion de fumeurs est passée de 34,7 % en 2000 à 31,4 % en 2005, pour revenir à 33,7 % en 2010. Autant dire une stabilité presque parfaite. 

La raison, à mon avis, est que les campagnes cherchent par tout moyen à faire peur aux gens, à les angoisser au sujet du tabac, à leur dire que cela leur fait du mal, que c'est mal de fumer. 

Or, on sait que c'est à l'adolescence que la plupart des gens commencent à fumer. 

Quiconque a élevé des adolescents, quiconque se souvient d’avoir été lui-même adolescent un jour sait que leur expliquer qu'une chose est dangereuse et interdite est la meilleure façon de les inciter à essayer, surtout s'ils voient partout des gens qui font cette chose, et qui ne semblent pas s'en porter si mal. 

Car évidemment, fumer est associé au plaisir, à la convivialité et même à la fête. On fume pour se détendre, on fume entre amis, on fume en soirée ; on accepte une cigarette pour engager une relation… 

Expliquer aux gens qu'ils ne doivent pas fumer parce que c'est mauvais pour leur santé, c'est leur dire qu'ils doivent choisir entre la santé et le plaisir : « Préfères-tu une vie courte mais “fun” avec la cigarette, ou une vie triste et longue sans cigarette ? » 

Poser la question, c'est y répondre… et pas dans le sens souhaité par les campagnes antitabac. 

Si vous ajoutez à cela que, pour un adolescent qui ne rêve que de paraître plus que son âge, fumer est un moyen fabuleux de montrer qu'il est « déjà grand », on ne s'étonnera pas qu'ils soient si nombreux à vouloir fumer. 

Voilà pourquoi il me semble que les campagnes officielles antitabac sont vraiment à côté de la plaque, et même nocives. Sans le vouloir, elles donnent presque des arguments aux jeunes pour fumer, en créant une sorte de tabou qui ne fait que générer une envie de transgression plus forte encore. 

Et c'est bien dommage, car ne pas fumer est en effet la chose unique la plus importante que l'on puisse faire pour éviter les maladies. 

Le seul moyen, il me semble, d'aider les jeunes à ne pas fumer, c'est de ne pas se contenter de leur dire que cela leur pourrit les poumons, leur donne mauvaise haleine et les dents jaunes. 
Il faut – mais c'est beaucoup plus difficile – leur montrer des voies plus efficaces que le tabac pour se faire des amis, paraître grand et sûr de soi, s'amuser en soirée, se détendre, occuper les moments d'ennui et faire des rencontres intéressantes. 
Il faut, et c'est tout un programme, leur montrer que la vie vaut la peine d'être vécue, qu'elle peut être longue et fun, qu'elle est même plus fun quand elle est longue et bien remplie. 
Que la cigarette, dans ces conditions, loin d'être un accélérateur, est un obstacle pour atteindre le vrai bonheur. Les dépenses qu'elle entraîne empêchent d'acheter des choses nécessaires ; la mauvaise haleine du tabac compromet les beaux moments de leur vie amoureuse ; les maladies qui risquent de s'ensuivre empêchent d'accomplir des projets vraiment importants pour soi et pour le monde. 
Cela demande du temps et, plus difficile encore, cela demande des adultes qui aient eux-mêmes trouvé le moyen de mener une vie qui a du sens, et qui puissent transmettre un message positif aux jeunes sur la vie. 
Toutefois, une raison d'être optimiste est que faire ce travail de transmission ne sert pas uniquement à prévenir le tabagisme. Bien au contraire, ce n'est qu'un effet collatéral, certes réjouissant mais néanmoins secondaire, d'un vaste mouvement vers un monde meilleur. "


En tous cas, dans la classe 6-12 ans que j'ai visitée à Austin et l'école Montessori de Woluwe à Bruxelles, les adolescents ne ressemblent pas au stéréotype de l'adolescent.

Photo prise par Tippi T ( attribution license)

Peut-être est-ce la non compétition, l'acceptation des qualités de chaque personne, le fait de leur apprendre à résoudre les conflits ou bien l'adulte qui n'est pas à craindre car il n'est pas là pour juger mais pour aider et assurer la sécurité physique et émotive de chacun?

A méditer...



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